El

El, a déployé ses ailes
Pour quitter le navire, elle a cessé d´avenir
El, ne voyait devant elle
Que des ravins, des tunnels, et des montagnes à gravir

El, est partie et pourtant
Elle est partout maintenant, dans l´air et dans le vent
El, dans la pluie qui ruisselle
Dans les neiges eternelles et dans les jeux des enfants

Vois le voyage irréel d´un nuage en solitaire poussé par un courant d´air
C´est peut être El
Comme un appel, un frisson dans la voile en coton blanc d´une barque du léman
C´est El pourtant


El, a fait couler un soir
L´eau claire de son regard dans la fontaine aux souvenirs
El, s´est retiré derrière le rideau de ses paupières
La pièce venait de se finir

Un soir, sans même un au revoir
Comme dans du marbre noir elle s´est gravée dans nos mémoires

Ecoute au loin murmurer une allée de peupliers par son feuillage d´un vert bleuté
C´est peut-être El
Et vers l´aurore, dans les prés, la rosée en larmes d´or mets des étoiles dans le décor
C´est El encore

El, a pris le dernier train
Des jours sans lendemains, El est jeune et sereine enfin