Kirouna

Catherine et moi à Kirouna
À compter les wagons
Qui portent le charbon de Suède en Norvège

Qui peut me dire ce qu´on fait là
Dans ce pays d´hiver, aussi loin de la mer
Dix jours après la neige

Deux-trois degrés à tout casser
Le soleil est si pâle, dans la rue principale il souffle un vent glacial
Au loin sur les étangs, c´est la glace qui se fend
Rien n´est plus vraiment drôle quand un vieux ciel de tôle appuie sur nos épaules

Catherine et moi, voici Alta
À compter les poissons
Qui nagent et tournent en rond dans la mer de Norvège

Ce drôle de gars nous tire le bras
Vers sa cabane en bois, la roche vole en éclats, mais son toit nous protège

Deux-trois degrés à tout casser
L´été s´est fait la malle, dans la rue principale toujours ce vent glacial
On s´endort sur les banc d´un train d´un autre temps
Pas de jour, plus de nuit, le soir est infini au soleil de minuit

Catherine et moi, Cap Nord enfin
Tout au bout de la terre, des cars et des grands-mères trouvent ce pays austère

Un peu plus bas le long des fjords
Où sèchent des poissons, quelques rennes s´en vont vers d´autres horizons

Deux-trois degrés à tout casser
On se dit, par ce froid, qui peut bien vivre là, dans ces maisons de bois
Quand le soleil s´éteind pour six mois sans matins
Et que la neige étend sur les choses et les gens son grand silence blanc

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Catherine et moi Rovaniemi
Un drôle de vendredi, entourés de lapons buveurs et bucherons

De notre tente un peu perdus
On les entends chanter, vomir et puis tomber et se mettre à ronfler

Deux-trois degrés à tout casser
Procession familière, des troncs dans la rivière qui s´en vont vers la mer
Comme une envie d´aller dans l´eau s´y agriper
A la maison rentrer en se laissant flotter comme eux dans l´eau glacée