Face au désert
Je me promène dans une drôle de rue
La lune est pleine de sous-entendus, ce soir
Ce soir, elle croît, mois je ne crois plus
Marchant tout droit, je me suis perdu
La lune a des quartiers où j´irai m´échouer
Ce soir j´aurais envie d´aller m´asseoir sur ce gros rocher noir
Et me sentir petit, tout petit, face au desert
D´un vent sablé, salé, sur ma joue creuse, sentir la main calleuse
Et devenir petit, tout petit, face à la mer
Et lourd, lourd de savoir sous moi...
Le poids de la terre qui me tire à elle
Me veut fidèle, et me tiend telle
Une ficelle à un ballon, et colle mes semelles au béton
Je me promène au bord de l´abîme
La lune est pâle, au visage de mime, son oeil
Son oeil m´escorte au coeur de mes songes
Le vent m´apporte une odeur déponge
La lune a des parfums de crépuscules marins
Ce soir j´aurais envie de me poser devant le sablier
Et me sentir petit, tout petit, en face du temps
Assis devant le fin ruisseau de sable coulant infatigable
Et compter lentement jusqu´à la fin des temps
Alors, alors le temps effacera les blessures des hommes
Et puis le temps effacera les hommes
Ensuite le temps effacera encore la terre
Enfin le temps effacera le temps
Ce soir j´ai senti dans le vent le parfum futur du néant...